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    Cinquième victoire du Team Columbia sur ce Tour de France : l'Allemand Marcus Burghardt a pris le relais du sprinteur Mark Cavendish et s'est imposé jeudi à Saint-Etienne devant son compagnon d'échappée Carlos Barredo (Quick Step) et Romain Feillu (Agritubel). Carlos Sastre (CSC) a pu vivre tranquillement sa première journée avec le Maillot Jaune.

    En cyclisme, ce sport individuel disputé par équipes, les jambes ne sont rien sans la tête. Autrement dit, sur une journée de 4h30 sur la selle, la puissance physique ne mène à la victoire qu'avec l'aide d'une solide science de la course et de la gestion de l'effort. Hélas jeudi au cours de la 18e étape du Tour, Romain Feillu a bien eu l'instinct du « bon coup », celui qui mène à la victoire, mais il n'avait plus les jambes. Au pied de la première ascension du jour, le sprinteur d'Agritubel roulait en effet de conserve avec Marcus Burghardt, futur vainqueur de cette 18e étape. Après une première heure à toute allure dans le toboggan menant de Bourg d'Oisans à Grenoble (55,7 km avalés sur un parcours en descente), le peloton qui avait annihilé toutes les initiatives offensives lâchait enfin prise et laissait partir les fuyards. Mais le jeune Français de 24 ans, arrivé à Brest avec l'ambition de briller lors de la première semaine, a payé son manque de foncier lors des 5,3 km de la montée du col de Parmentier et voyait l'Allemand du Team Columbia s'envoler vers Carlos Barredo, seul en tête, puis vers la victoire d'étape.

    Burghardt plus puissant, Barredo trop nerveux

    Plus puissant que son compagnon d'échappée, Burghardt a gardé la roue du coureur espagnol dans les deux autres difficultés du jour, la Croix-de-Montvieux (2e catégorie) puis la côte de Sorbier (4e catégorie) à dix bornes de l'arrivée. Premier attaquant du jour dès le kilomètre zéro puis contre-attaquant efficace, l'Allemand savait alors que l'enjeu de la fin de course était de contrôler la nervosité de Barredo : à court de solution, le coureur de Quick Step zigzaguait sur la route, attaquait au moment où Burghardt se relevait pour fermer son maillot. Il a dû s'avouer vaincu quand le coureur du Team Columbia a placé une dernière accélération décisive à 150 m de la ligne d'arrivée. Après les quatre victoires de Mark Cavendish et le Maillot Jaune pour Kim Kirchen, l'équipe américaine prouve qu'elle a plusieurs atouts dans sa manche alors que le grand Burghardt (1,89 m) s'offre une deuxième victoire de prestige à 25 ans après la classique Gand - Wevelgem en 2007. Après avoir attendu Christophe Le Mével (Crédit Agricole) et Mikel Astarloza (Euskaltel) partis en contre, Romain Feillu décroche néanmoins la troisième place pour la troisième fois depuis Brest (après Nantes et Nîmes).

    Le calvaire de Cunego

    Cette journée de sortie des Alpes et de remontée vers Paris devait offrir un peu de répit aux leaders : Carlos Sastre a traversé sa première journée en Jaune en toute sérénite, finissant tranquillement l'étape au sein du peloton. Pour Damiano Cunego, qui va de déception en déception sur ce Tour, la route vers Saint-Etienne a été un vrai calvaire. Incapable de se battre pour le podium, distancé par ses compagnons d'échappée dans le col de la Bonette, l'Italien a chuté dans les premiers kilomètres, s'ouvrant le menton et s'éraflant le torse. Aidé, presque poussé par ses coéquipiers de Lampre, l'ancien vainqueur du Giro a néanmoins franchi la ligne d'arrivée, avec 20'12'' de retard, à quelques mètres de Geoffroy-Guichard. L'enfer vert pour Cunego. Un enfer qui a fini par le contraindre à l'abandon dans la soirée, après un passage à l'hôpital pour des points de suture.

     

    LES CLASSEMENTS:

    Maillot jaune: C.Sastre

    Maillot vert: O.Freire

    Maillot à pois: B.Kohl

    Maillot meilleur jeune: A.Schleck

    Meilleur équipe: Team CSC


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  • La première étape alpestre bouleverse le rapport de force au classement général : débordé par les multiples attaques à Prato-Nevoso, Cadel Evans (Silence-Lotto) laisse le Maillot Jaune à Frank Schleck (CSC) alors que Bernhard Kohl (Gerolsteiner) est désormais deuxième au général. L'étape revient à l'Australien Simon Gerrans (Crédit Agricole), qui a devancé ses trois compagnons d'échappée.

    Cent soixante-douze kilomètres d'attente fébrile, de souffrance sous une pluie glacée dans le Col Agnel (20e) et toute la dramaturgie du Tour dans une seule ascension de 11 km. Si elle est loin d'avoir le profil le plus effrayant de la Grande Boucle, la montée vers Prato Nevoso (1re catégorie) a offert un suspense rare et des rebondissements à foison, aussi bien pour la victoire d'étape que pour le classement général, avec deux verdicts opposés pour les Australiens Simon Gerrans et Cadel Evans. Le Maillot Jaune ne semblait pas pourtant craindre le final mais sous la pluie, les attaques lancées par ses nombreux rivaux, ont eu raison de sa résistance. Placé au bord de ses limites par les accélérations des CSC après le Colle del Morte (3e catégorie) à 26 km de l'arrivée, éreinté par les offensives d'Andy Schleck puis de Carlos Sastre dans la dernière ascension, le leader de Silence-Lotto a été dévêtu de la tunique jaune par son premier poursuivant, Frank Schleck qui lui a pris neuf secondes après la flamme rouge.

    Six coureurs en moins d'une minute

    Mais le plus inquiétant pour Evans, grand favori du Tour de France, c'est d'avoir vu le nombre de ses rivaux sérieux s'agrandir : avant l'ultime journée de repos et les deux dernières étapes alpestres, six coureurs se tiennent en moins de cinquante secondes au classement général : derrière l'aîné des frères Schleck, se bousculent désormais Bernhard Kohl (à 7''), Evans (à 8''), Denis Menchov (à 38''), le résistant Christian Vandevelde (à 39'') et Carlos Sastre (à 49''). Discret et craint depuis deux semaines, le Russe de Rabobank a placé sa première attaque de cette édition à quatre kilomètres . avant de glisser sur la chaussée mouillée. Il est cependant reparti à l'offensive avec le surprenant Kohl, nouveau maillot à pois, et l'inusable Carlos Sastre. Même le résistant Christian Vandevelde (Garmin) a réussi à gratter quelques secondes sur la ligne. De quoi se creuser les méninges et imaginer les scénarios les plus improbables pour les étapes les plus difficiles.

    Le bluff de Pate, la victoire pour Gerrans

    Cette « course dans la course » en a occulté la lutte pour la victoire du jour entre quatre compagnons d'échappée qui ont fui dès le kilomètre 12 : Simon Gerrans (Crédit Agricole), Egoi Martinez (Euskaltel), Danny Pate (Garmin) et Jose Luis Arrieta (AG2R). Parti avec quelques hectomètres de retard, l'Australien Gerrans a serré les dents pour sauter dans le bus des fuyards. Pas forcément le plus à l'aise dans les ascensions, il a ensuite profité du coup de bluff de Martinez et Pate vers Prato Nevoso. Alors que l'Américain faisait une tête de mourant, il était le premier à répondre à l'attaque de Martinez, ancien meilleur grimpeur de la Vuelta, au plus fort de la pente alors qu'Arrieta était éliminé de la lutte. Plus véloce, l'Australien restait dans les roues en attendant le sprint où sa vitesse lui a offrt une victoire imparable. La plus belle dans son palmarès après le Grand Prix de Plumelec ou une étape du Critérium International.

    L'abandon cruel de Pereiro

    Visible sur tous les visages dimanche, la souffrance descoureurs du Tour s'est aussi exprimée de manière plus brutale avec le cri de détresse d'Oscar Pereiro Sio (Caisse d'Epargne) dans la descente du Col Agnel. Après avoir perdu le contrôle de son vélo à l'entrée d'un virage, le vainqueur du Tour 2006 a basculé au-dessus d'une barrière de protection et chuté plusieurs mètres en contrebas sous le regard médusé du peloton. Quinzième du classement général, Pereiro a quitté la course sur une civière, victime d'une luxation et d'une fracture de l'épaule.

     

    LES CLASSEMENTS:

    Maillot jaune: F.Schleck

    Maillot vert: O.Freire

    Maillot à pois: B.Kohl

    Maillot meilleur jeune: V.Nibali

    Meilleur équipe: Team CSC


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  • Le Norvégien Kurt-Asle Arvesen (CSC) a remporté la 11e étape lundi entre Lannemezan et Foix, devant Martin Elmiger (AG2R) et Alessandro Ballan (Lampre) au terme d'une journée animée par une échappée de douze hommes. Etape tranquille pour le Maillot Jaune Cadel Evans (Silence-Lotto).

     
    Après avoir tenté de se cacher pendant une semaine malgré un effectif impressionnant, l'équipe CSC a définitivement lancé la machine et pris d'assaut les podiums. La 10e étape vers Hautacam avait déjà montré la force collective de la formation danoise mais le travail successif de Jens Voigt, Fabian Cancellara, Carlos Sastre et Frank Schleck n'avait été concrétisé ni par la victoire d'étape ni par le Maillot Jaune. L'armada danoise a finalement décroché son premier bouquet sur ce Tour grâce à un équipier, Kurt-Asle Arvesen qui a parfaitement négocié un parcours promis aux seconds couteaux. Après avoir lancé au km 35 l'échappée décisive du jour, celle que tous les baroudeurs du peloton convoitaient en salivant, le Norvégien a fini le travail tout en puissance dans les rues de Foix.
     
    Son accélération à quatre kilomètres de la ligne a mis fin aux espoirs d'Amaël Moinard qui avait tenté de prendre la poudre d'escampette et écarté du jeu huit autres compagnons d'échappée dont Pierrick Fédrigo (Bouygues Telecom) et Benoît Vaugrenard (Française des Jeux), finalement sixième et huitième. En tête à 250 mètres de la ligne, le champion de Norvège, excellent rouleur, a conservé une avance minime sur le Suisse Martin Elminger (AG2R) et l'Italien Alessandro Ballan (Lampre), en appuyant comme un forcené sur les pédales pour oublier les cuisses qui durcissent. L'épaisseur d'un boyau prive finalement AG2R d'une première victoire après la deuxième place de Vladimir Efimkin à Bagnères-de-Bigorre.

    Amaël Moinard a tenté

    Le dossard rouge de combatif du jour devrait sûrement changer de couleur : le bleu-blanc-rouge refléterait mieux le goût de l'offensive des coureurs Français. Après Rémy di Gregorio, parti au culot dans le Tourmalet lundi, c'est Amaël Moinard (Cofidis) qui a tenté l'aventure mercredi sur les routes ariégeoises. Alors que les douze coureurs de l'échappée gravissaient l'inédit Col du Portel (1re catégorie) en bonne intelligence, le Normand a accéléré à 7 kilomètres du sommet et se retrouvait malgré lui seul en tête pour les 66 derniers kilomètres. « Je ne voulais pas jouer au chat et à la souris dans les derniers kilomètres. Je ne pensais pas partir tout seul. Je pensais emmener quelqu'un avec moi. » Son numéro en solo a logiquement pris fin à l'entrée de la cité ariégeoise. C'est sur la même pente du Col du Portel que Oscar Pereiro (Caisse D'Epargne) a tenté de réveiller en vain un peloton qui lézardait. Mais l'ancien vainqueur du Tour était le seul volontaire pour titiller Cadel Evans et Silence-Lotto et est finalement rentré dans le rang. Arrivé avec le peloton à 14'51'' d'Arvesen, l'Australien conserve le Maillot Jaune et ajoute un lion en peluche à sa collection.

     

    LES CLASSEMENTS:

    Maillot jaune: C.Evans

    Maillot vert: O.Freire

    Maillot à pois: R.Ricco

    Maillot meilleur jeune: R.Ricco

    Meilleur équipe: Team CSC

     


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